Fiscalité SCPI : Le guide complet pour remplir efficacement votre déclaration 2044

La gestion fiscale des revenus issus des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) représente un aspect fondamental pour tout investisseur. La déclaration 2044, formulaire dédié aux revenus fonciers, constitue le document incontournable pour déclarer correctement vos revenus issus de parts de SCPI. Une déclaration mal remplie peut entraîner des rectifications fiscales ou vous faire manquer des opportunités d’optimisation. Ce guide détaillé vous accompagne pas à pas dans la compréhension et le remplissage de ce document fiscal, en abordant les spécificités liées aux SCPI et les erreurs à éviter pour une déclaration conforme aux exigences de l’administration fiscale.

Les fondamentaux de la fiscalité des SCPI à maîtriser avant de remplir votre déclaration

Pour aborder sereinement votre déclaration 2044, il est primordial de comprendre les mécanismes fiscaux qui régissent les SCPI. Ces sociétés d’investissement immobilier collectent des fonds auprès de multiples investisseurs pour acquérir et gérer un patrimoine immobilier diversifié. En tant que détenteur de parts, vous percevez des revenus locatifs proportionnels à votre investissement.

D’un point de vue fiscal, les SCPI fonctionnent selon le principe de la transparence fiscale. Cela signifie que les revenus et charges sont directement attribués aux associés, au prorata de leurs parts, comme s’ils possédaient directement les biens immobiliers. Cette spécificité explique pourquoi les revenus de SCPI doivent être déclarés dans la catégorie des revenus fonciers via le formulaire 2044.

Deux régimes fiscaux peuvent s’appliquer à vos revenus fonciers issus de SCPI :

  • Le régime micro-foncier : applicable automatiquement si l’ensemble de vos revenus fonciers bruts ne dépasse pas 15 000 € annuels. Dans ce cas, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 30% sur vos revenus et n’avez pas à remplir la déclaration 2044.
  • Le régime réel : obligatoire si vos revenus fonciers dépassent 15 000 € ou si vous optez volontairement pour ce régime. C’est dans ce cadre que la déclaration 2044 intervient, permettant de déduire l’ensemble des charges réellement supportées.

Il est notable que l’option pour le régime réel vous engage pour une période de 3 ans. Cette durée d’engagement mérite réflexion, car elle peut s’avérer avantageuse si vous prévoyez des travaux importants dans les années à venir.

Concernant les prélèvements sociaux, vos revenus fonciers sont assujettis aux contributions sociales au taux global de 17,2%. Ces prélèvements s’ajoutent à l’impôt sur le revenu calculé selon votre tranche marginale d’imposition.

Les SCPI émettent annuellement un document fiscal récapitulant les éléments à reporter sur votre déclaration. Ce document, généralement envoyé entre mars et avril, constitue votre base de travail pour remplir correctement la déclaration 2044. Il détaille les revenus bruts, les charges déductibles, les intérêts d’emprunt et autres éléments spécifiques comme les travaux ou les provisions pour charges.

Une particularité des SCPI réside dans la possible différence entre les dividendes perçus et les revenus imposables. En effet, une partie des dividendes peut provenir de plus-values immobilières ou de réserves constituées antérieurement. Ces montants suivent un régime fiscal distinct et ne sont pas à déclarer comme revenus fonciers.

Avant d’entamer votre déclaration, assurez-vous de rassembler l’ensemble des documents nécessaires : attestations fiscales de toutes vos SCPI, tableaux d’amortissement de vos prêts si vous avez financé vos parts à crédit, et justificatifs des charges que vous souhaitez déduire personnellement (comme les frais de comptabilité ou certains frais de gestion).

Préparation et identification des éléments à reporter sur la déclaration 2044

La préparation minutieuse de votre déclaration 2044 constitue une étape déterminante pour éviter les erreurs et optimiser votre situation fiscale. Cette phase préliminaire requiert une organisation méthodique et une compréhension précise des documents fournis par vos SCPI.

Analyse des attestations fiscales

Chaque SCPI vous transmet annuellement une attestation fiscale détaillant les éléments nécessaires à votre déclaration. Ces documents contiennent généralement :

  • Les revenus bruts encaissés par la société
  • Les charges déductibles supportées par la SCPI
  • Les intérêts d’emprunt éventuellement acquittés par la société
  • Les travaux réalisés sur le patrimoine immobilier
  • Les provisions pour charges de copropriété

Examinez attentivement ces attestations pour identifier les montants à reporter dans chaque case de la déclaration 2044. Notez que les montants sont généralement indiqués pour une part et doivent être multipliés par le nombre de parts que vous détenez. Certaines SCPI facilitent la tâche en indiquant directement le montant correspondant à votre investissement personnel.

Les SCPI fiscales (Malraux, Déficit Foncier, Pinel, etc.) nécessitent une attention particulière car elles génèrent des avantages fiscaux spécifiques qui doivent être correctement reportés dans votre déclaration.

Distinction entre les différentes catégories de revenus et charges

La déclaration 2044 distingue plusieurs catégories qu’il convient de bien identifier :

1. Revenus bruts (cases 211 à 215) : il s’agit des loyers et recettes brutes encaissés par la SCPI, avant déduction des charges.

2. Frais et charges (cases 221 à 240) : cette section regroupe l’ensemble des dépenses déductibles, notamment :

  • Les frais d’administration et de gestion (rémunération des gérants, frais de procédure…)
  • Les primes d’assurance des immeubles
  • Les dépenses de réparation, d’entretien et d’amélioration
  • Les taxes foncières et autres impôts locaux

3. Intérêts d’emprunt (cases 250 à 260) : si vous avez financé l’achat de vos parts de SCPI à crédit, les intérêts payés sont déductibles de vos revenus fonciers. Attention, seuls les intérêts sont déductibles, pas le capital remboursé.

Prise en compte des spécificités personnelles

Au-delà des éléments fournis par la SCPI, certaines charges personnelles peuvent être déductibles :

– Si vous avez souscrit un emprunt pour acquérir vos parts, les frais liés à cet emprunt (frais de dossier, commissions, etc.) sont déductibles l’année de leur paiement.

– Les frais de comptabilité ou d’expertise que vous supportez personnellement peuvent être déduits.

– Les primes d’assurance loyers impayés que vous auriez souscrites à titre personnel.

Le traitement des déficits fonciers mérite une attention particulière. Si vos charges dépassent vos revenus, le déficit généré peut être imputé sur votre revenu global dans la limite de 10 700 € (15 300 € pour certaines SCPI Malraux ou Monument Historique). Le surplus éventuel et la fraction correspondant aux intérêts d’emprunt sont reportables sur vos revenus fonciers des dix années suivantes.

N’oubliez pas que l’option pour le régime réel vous engage pour trois ans. Cette option peut être particulièrement avantageuse si vous anticipez des travaux importants ou si vos charges réelles dépassent significativement l’abattement forfaitaire de 30% du régime micro-foncier.

Guide pratique pour le remplissage pas à pas du formulaire 2044

La déclaration 2044 comporte plusieurs sections qu’il faut remplir méthodiquement pour garantir l’exactitude de votre déclaration fiscale. Voici un guide détaillé pour vous accompagner dans cette démarche.

Identification et localisation des propriétés (cadre 100)

Cette première section concerne principalement les propriétaires directs d’immeubles. Pour les détenteurs de parts de SCPI, la procédure est simplifiée :

1. Cochez la case 110 « Propriétés rurales et urbaines » pour les SCPI détenant des immeubles classiques.

2. Dans la colonne « Adresse », indiquez le nom de la SCPI suivi de la mention « parts de SCPI » et votre nombre de parts. Par exemple : « SCPI Rivoli Avenir – parts de SCPI – 10 parts ».

3. Si vous détenez plusieurs SCPI, vous pouvez les regrouper ou les détailler individuellement selon votre préférence. Le regroupement simplifie la déclaration mais peut compliquer le suivi en cas de contrôle fiscal.

Déclaration des revenus (cadre 200)

Cette section constitue le cœur de votre déclaration :

1. Revenus bruts (ligne 211) : reportez le montant des loyers et recettes brutes indiqué sur l’attestation fiscale de votre SCPI. Si vous avez plusieurs SCPI, additionnez les montants correspondants.

2. Frais et charges (lignes 221 à 240) : ventillez les différentes charges selon leur nature :

  • Ligne 221 : frais d’administration et de gestion
  • Ligne 222 : primes d’assurance
  • Lignes 224 à 226 : dépenses de réparation, d’entretien et d’amélioration
  • Ligne 227 : provisions pour charges de copropriété
  • Ligne 228 : taxes foncières et annexes
  • Ligne 229 : déductions spécifiques (notamment pour les SCPI fiscales)

3. Intérêts d’emprunt (ligne 250) : si vous avez financé l’acquisition de vos parts par un crédit, reportez ici les intérêts payés durant l’année fiscale. Précisez dans le cadre « Intérêts d’emprunt » les informations relatives à votre prêt (nom et adresse de l’organisme prêteur, date d’ouverture du prêt, montant emprunté).

Calcul du résultat (cadre 400)

Le formulaire calcule automatiquement votre résultat foncier :

1. Ligne 410 : total des revenus bruts

2. Ligne 420 : total des frais et charges

3. Ligne 430 : résultat net (différence entre revenus et charges)

Si le résultat est positif, il s’agit d’un bénéfice foncier qui sera ajouté à vos autres revenus et imposé selon votre tranche marginale d’imposition.

Si le résultat est négatif, il s’agit d’un déficit foncier. Dans ce cas, complétez le cadre 450 pour déterminer la part imputable sur votre revenu global (dans la limite de 10 700 €) et la part reportable sur vos revenus fonciers futurs.

Cas particuliers et sections spécifiques

Certaines situations nécessitent de remplir des sections additionnelles :

SCPI fiscales (Malraux, Pinel, etc.) : utilisez le cadre 470 pour indiquer les réductions ou crédits d’impôt auxquels vous avez droit.

– Parts détenues en nue-propriété : seul l’usufruitier déclare les revenus fonciers, mais le nu-propriétaire peut déduire certaines charges comme les intérêts d’emprunt.

– Travaux de restauration immobilière (dispositif Malraux) : utilisez l’annexe 2044-EB pour détailler ces dépenses spécifiques.

Pour finaliser votre déclaration, n’oubliez pas de reporter le résultat obtenu sur votre déclaration principale (formulaire 2042). En cas de bénéfice, reportez le montant ligne 4BA. En cas de déficit, reportez la part imputable sur le revenu global ligne 4BC et la part reportable ligne 4BB.

Gestion des cas particuliers : SCPI fiscales, déficits et situations complexes

La déclaration des revenus de SCPI peut se complexifier dans certaines situations spécifiques qui méritent une attention particulière pour optimiser votre fiscalité tout en respectant la réglementation.

Les SCPI fiscales et leurs spécificités déclaratives

Les SCPI fiscales sont conçues pour offrir des avantages fiscaux en contrepartie d’investissements dans des secteurs prioritaires. Leur traitement déclaratif comporte des particularités :

SCPI Malraux : Ces SCPI investissent dans la rénovation de bâtiments historiques ou situés dans des secteurs sauvegardés. Les dépenses de restauration génèrent une réduction d’impôt de 22% à 30% selon la localisation. Pour les déclarer :

  • Indiquez les revenus et charges ordinaires dans la déclaration 2044
  • Utilisez l’annexe 2044-EB pour détailler les dépenses de restauration
  • Reportez la réduction d’impôt calculée sur la déclaration 2042-C, cases 7NY à 7RZ selon l’année de souscription

SCPI Pinel : Ces SCPI investissent dans l’immobilier résidentiel neuf locatif. La réduction d’impôt varie selon la durée d’engagement (jusqu’à 21% sur 12 ans). Pour les déclarer :

  • Déclarez les revenus et charges sur la 2044
  • Reportez la réduction d’impôt sur la 2042-C, cases 7QA à 7QR selon l’année d’acquisition

SCPI Déficit Foncier : Ces SCPI réalisent d’importants travaux générant des déficits imputables sur votre revenu global. Pour optimiser leur déclaration :

  • Vérifiez que la part des travaux déductibles est correctement ventilée dans les cases 224 à 226
  • Assurez-vous que le déficit apparaît bien dans le cadre 450
  • Contrôlez l’imputation du déficit dans la limite de 10 700 €

Traitement et optimisation des déficits fonciers

La gestion des déficits fonciers constitue un levier d’optimisation fiscale majeur pour les détenteurs de SCPI :

1. Mécanisme d’imputation : Le déficit foncier s’impute d’abord sur vos autres revenus fonciers de l’année. Si le solde est négatif, il est déductible de votre revenu global dans la limite annuelle de 10 700 € (hors intérêts d’emprunt). Le surplus et la fraction correspondant aux intérêts d’emprunt sont reportables sur vos revenus fonciers des dix années suivantes.

2. Stratégie de déclaration : Si vous détenez plusieurs SCPI, dont certaines génèrent des bénéfices et d’autres des déficits, il peut être judicieux de les déclarer séparément pour mieux visualiser la situation de chacune.

3. Engagement de location : L’imputation du déficit foncier sur le revenu global vous engage à maintenir le bien en location pendant les trois années suivantes. Pour les SCPI, c’est la société qui doit respecter cette obligation, mais vous devez conserver vos parts pendant cette période.

4. Suivi pluriannuel : Conservez un tableau de suivi de vos déficits reportables pour ne pas perdre le bénéfice de ces déductions lors des années ultérieures. L’administration fiscale ne le fait pas automatiquement.

Démembrement de propriété et indivision

Le démembrement de propriété (séparation entre usufruit et nue-propriété) soulève des questions spécifiques :

Parts en usufruit : L’usufruitier déclare l’intégralité des revenus fonciers et peut déduire les charges qui lui incombent (charges locatives, entretien courant).

Parts en nue-propriété : Le nu-propriétaire ne déclare pas de revenus mais peut déduire les charges qui lui incombent légalement ou conventionnellement, notamment :

  • Les intérêts d’emprunt contractés pour l’acquisition de la nue-propriété
  • Les grosses réparations mentionnées à l’article 606 du Code civil (toiture, murs porteurs…)

Ces déductions génèrent un déficit foncier reportable uniquement sur ses revenus fonciers futurs, sans possibilité d’imputation sur le revenu global.

Indivision : En cas de détention de parts de SCPI en indivision, chaque co-indivisaire déclare sa quote-part de revenus et de charges, proportionnellement à ses droits dans l’indivision.

Gestion des changements de situation

Certaines modifications de votre situation personnelle ou patrimoniale nécessitent une attention particulière :

Acquisition ou cession en cours d’année : Vous ne déclarez que les revenus correspondant à votre période de détention. Les attestations fiscales des SCPI précisent généralement les montants proratisés.

Changement de régime fiscal : Le passage du micro-foncier au régime réel (ou inversement) doit être correctement signalé. L’option pour le régime réel s’effectue en remplissant une déclaration 2044, sans autre formalité.

Transfert de parts dans un PER ou contrat d’assurance-vie : Si vous transférez vos parts de SCPI dans une enveloppe fiscale comme un PER ou une assurance-vie, les revenus ne relèvent plus du régime des revenus fonciers mais du régime fiscal propre à ces enveloppes.

Stratégies d’optimisation fiscale et erreurs à éviter pour votre déclaration SCPI

Maîtriser les subtilités de la déclaration 2044 pour vos SCPI vous permet non seulement d’éviter les risques de redressement fiscal, mais surtout d’optimiser légalement votre imposition. Cette section vous présente les principales stratégies à considérer et les pièges à éviter.

Les leviers d’optimisation fiscale légaux

Le choix judicieux du régime fiscal

L’arbitrage entre micro-foncier et régime réel constitue votre premier levier d’optimisation. Réalisez systématiquement une simulation comparative :

  • Le micro-foncier (abattement forfaitaire de 30%) est avantageux si vos charges réelles sont inférieures à 30% de vos revenus bruts
  • Le régime réel devient préférable dès que vos charges dépassent ce seuil, notamment en présence d’intérêts d’emprunt significatifs ou de travaux importants

Exemple chiffré : Pour 10 000 € de revenus bruts avec 2 500 € de charges réelles :

  • Micro-foncier : 10 000 € – 3 000 € (30%) = 7 000 € imposables
  • Régime réel : 10 000 € – 2 500 € = 7 500 € imposables

Dans ce cas, le micro-foncier est plus avantageux. La situation s’inverse si les charges atteignent 3 500 €.

La temporalité des travaux et charges déductibles

La planification temporelle des dépenses peut optimiser votre fiscalité :

  • Regroupez les travaux sur une même année fiscale pour générer un déficit foncier imputable sur votre revenu global (dans la limite de 10 700 €)
  • Si vous avez déjà atteint ce plafond, étalez les travaux supplémentaires sur l’année suivante
  • Anticipez certaines dépenses en fin d’année si votre taux marginal d’imposition va augmenter l’année suivante

L’utilisation stratégique du crédit

Le financement à crédit de vos parts de SCPI peut constituer un levier d’optimisation fiscal puissant :

  • Les intérêts d’emprunt sont intégralement déductibles de vos revenus fonciers
  • Cette déduction peut créer un déficit foncier, réduisant votre assiette imposable globale
  • Privilégiez les prêts in fine pour maximiser la part d’intérêts déductibles

Exemple : Pour un investissement de 100 000 € financé par un prêt in fine sur 10 ans à 2%, vous pouvez déduire environ 2 000 € d’intérêts annuels, potentiellement générant un déficit si vos revenus locatifs sont inférieurs à ce montant.

Les erreurs courantes et leurs conséquences

Confusion entre revenus distribués et revenus fiscaux

Une erreur fréquente consiste à déclarer les dividendes perçus plutôt que les revenus fiscaux indiqués sur l’attestation. Ces montants diffèrent souvent car :

  • Les SCPI peuvent distribuer des réserves ou plus-values non imposables comme revenus fonciers
  • À l’inverse, certaines charges déductibles (provisions pour travaux) réduisent le revenu fiscal sans affecter les distributions

Cette confusion peut entraîner une sur-déclaration (et donc une surimposition) ou une sous-déclaration (risque de redressement).

Oubli de déductions légitimes

Ne négligez pas ces déductions fréquemment oubliées :

  • Frais d’acquisition des parts (frais de notaire, commissions)
  • Frais de dossier et commissions bancaires liés aux emprunts
  • Frais de garantie hypothécaire (à étaler sur la durée du prêt)
  • Assurance emprunteur (pour la quote-part couvrant les risques liés aux revenus fonciers)

Mauvaise imputation des déficits antérieurs

Les déficits fonciers reportables doivent être correctement suivis et imputés :

  • Utilisez le tableau de suivi des déficits (cadre 450)
  • Imputez d’abord les déficits les plus anciens (risque de prescription au-delà de 10 ans)
  • Distinguez les déficits provenant d’intérêts d’emprunt (uniquement imputables sur des revenus fonciers) des autres déficits

Conseils pratiques pour sécuriser votre déclaration

Documentation et justificatifs

Constituez un dossier fiscal solide comprenant :

  • Les attestations fiscales de toutes vos SCPI
  • Les tableaux d’amortissement de vos prêts
  • Les factures originales des frais que vous déduisez personnellement
  • Un tableau de suivi pluriannuel de vos déficits reportables

Conservez ces documents pendant au moins 6 ans (délai de prescription fiscale de droit commun).

Cohérence pluriannuelle

Assurez-vous de la cohérence de vos déclarations d’une année sur l’autre, notamment concernant :

  • Le nombre de parts détenues (sauf acquisition ou cession)
  • Les déficits reportés des années antérieures
  • Les options fiscales exercées (maintien du régime réel pendant 3 ans)

Recours à un professionnel

Pour les situations complexes (multiples SCPI, démembrement, SCPI fiscales), l’accompagnement par un expert-comptable ou un avocat fiscaliste peut s’avérer judicieux :

  • Leurs honoraires sont déductibles de vos revenus fonciers (dans la limite de 915 € par an)
  • Ils peuvent identifier des opportunités d’optimisation que vous n’auriez pas détectées
  • Leur intervention sécurise votre déclaration face au risque de contrôle fiscal

Perspectives et évolutions de la fiscalité des SCPI : anticiper pour mieux déclarer

La fiscalité immobilière, et particulièrement celle des SCPI, connaît des évolutions régulières qui peuvent significativement impacter votre stratégie d’investissement et vos obligations déclaratives. Maintenir une veille active sur ces changements vous permettra d’adapter votre approche et d’optimiser votre situation fiscale dans la durée.

Les tendances récentes de la fiscalité immobilière

Ces dernières années, plusieurs modifications ont affecté la fiscalité des SCPI :

  • L’instauration du prélèvement à la source a modifié le calendrier de paiement de l’impôt sur les revenus fonciers, désormais prélevé mensuellement ou trimestriellement via les acomptes contemporains. La déclaration 2044 reste néanmoins indispensable pour la régularisation annuelle.
  • La flat tax (prélèvement forfaitaire unique de 30%) ne s’applique pas aux revenus fonciers mais uniquement aux revenus de capitaux mobiliers et plus-values mobilières.
  • La transformation de l’ISF en IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) a maintenu l’imposition des parts de SCPI dans l’assiette taxable, contrairement à d’autres actifs financiers désormais exonérés.

La fiscalité verte prend une place croissante, avec des incitations pour les investissements dans des immeubles énergétiquement performants. Certaines SCPI thématiques axées sur l’immobilier durable bénéficient déjà d’avantages fiscaux qui pourraient se renforcer.

Les évolutions probables à surveiller

Plusieurs tendances se dessinent pour les années à venir :

1. Renforcement des critères environnementaux : La législation évolue vers une prise en compte accrue des performances énergétiques dans la fiscalité immobilière. Les SCPI dont le patrimoine respecte des normes environnementales strictes pourraient bénéficier d’avantages fiscaux supplémentaires, tandis que celles détenant des « passoires thermiques » risquent de voir leur rendement affecté par des obligations de rénovation.

2. Digitalisation des procédures fiscales : L’administration fiscale poursuit sa transformation numérique. À terme, les attestations fiscales des SCPI pourraient être directement transmises au fisc et préremplies dans votre déclaration, simplifiant le processus déclaratif mais réduisant les marges de manœuvre pour l’optimisation.

3. Évolution des dispositifs de défiscalisation : Les dispositifs fiscaux comme Pinel ou Malraux connaissent des ajustements réguliers. Le Pinel est programmé pour s’éteindre progressivement d’ici 2024 avec une réduction des avantages fiscaux. De nouveaux dispositifs pourraient émerger, probablement axés sur la rénovation urbaine et la transition énergétique.

4. Harmonisation fiscale européenne : Les initiatives d’harmonisation fiscale au niveau européen pourraient affecter la fiscalité des SCPI européennes et la déductibilité de certaines charges pour les investissements transfrontaliers.

Adapter sa stratégie aux évolutions fiscales

Face à ces perspectives d’évolution, plusieurs approches peuvent être envisagées :

Diversification fiscale : Ne concentrez pas tous vos investissements sur un seul dispositif fiscal. Répartissez vos placements entre SCPI de rendement classiques et SCPI fiscales, voire entre différents types de SCPI fiscales.

Planification à long terme : Anticipez la fin des avantages fiscaux temporaires dans votre stratégie. Par exemple, prévoyez la hausse d’imposition qui suivra la fin de la période de réduction Pinel ou Malraux.

Veille législative : Suivez régulièrement les projets de loi de finances qui peuvent introduire de nouvelles dispositions fiscales. Les sociétés de gestion de SCPI proposent souvent des newsletters ou webinaires sur ces sujets.

Structuration patrimoniale : Évaluez l’intérêt de détenir vos SCPI via des structures comme l’assurance-vie, le PER, ou une société civile patrimoniale, dont le traitement fiscal peut s’avérer plus avantageux selon votre situation personnelle.

Préparer sa déclaration 2044 dans un contexte évolutif

Pour aborder sereinement vos futures déclarations 2044 dans ce contexte changeant :

  • Anticipez les changements en vous informant dès la publication du projet de loi de finances à l’automne précédant l’année fiscale
  • Consultez les mises à jour de la notice explicative de la déclaration 2044, qui intègre les évolutions législatives
  • Utilisez les simulateurs fiscaux mis à jour pour tester différents scénarios et optimiser vos choix
  • Envisagez un rendez-vous annuel avec un conseiller fiscal pour adapter votre stratégie aux nouvelles dispositions

L’évolution de la fiscalité peut transformer un investissement initialement optimal en placement moins pertinent. Un suivi régulier vous permettra d’ajuster votre portefeuille de SCPI pour maintenir son efficacité fiscale.

La dématérialisation croissante des déclarations offre des opportunités de simplification, mais exige une vigilance accrue sur les données préremplies, qui peuvent contenir des erreurs. Vérifiez systématiquement les montants reportés automatiquement à partir des informations transmises par vos SCPI.