Lorsqu’un détenu entre en prison, il faut qu’une politique de réinsertion soit mise en place pour qu’à sa sortie de prison qu’il puisse recommencer une nouvelle vie. Même s’il est privé de ses droits, le détenu en garde quand même quelques-uns.
Le droit au travail
Si le travail forcé n’existe plus dans les prisons françaises, le détenu s’il le souhaite peut avoir une activité professionnelle au sein de la prison. Dans un souci de réinsertion d’une société dans laquelle ils ont été écartés pendant plusieurs années, les prisons françaises disposent d’une politique de réinsertion menée par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation. Ce service propose une liste d’activité aux détenus leur offrant la possibilité d’avoir entre autres une formation professionnelle, de suivre un enseignement ou de trouver du travail. Toutes ces activités permettent aux détenus de rester concernés et concentrés sur leur vie d’après. En ce qui concerne le travail, il existe des règles strictes qui encadrent son déroulement.
Le choix
Le choix du travail répond à quelques critères qui sont en rapport avec la situation du prisonnier. Le premier paramètre qui entre en jeu est bien sûr l’aspect physique et intellectuel. Il faut que le prisonnier ait les capacités physique et intellectuelle requises pour effectuer le travail qui lui est proposé. Le second aspect s’attache aux perspectives offertes par le travail au niveau de la réinsertion. L’expérience professionnelle acquise par le travail en prison pourrait servir pour sa réinsertion. Un détenu qui doit prendre en charge sa famille ou indemniser la partie civile constitue un bon critère pour trouver une activité professionnelle en milieu carcéral.
Le service pénitentiaire d’insertion et de probation
Les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) ont été créés par le décret du 13 avril 1999. Il en existe un par département, y compris les départements d’outre-mer, soit un total de 103 sur l’ensemble du territoire. Les CPIP sont animés par des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (CPIP) : ils sont environ 4 000 à suivre 70 000 détenus dans les 187 établissements pénitentiaires français et environ 165 000 personnes suivies en milieu ouvert.
L’objectif principal du SPIP est de réduire la récidive. Pour y parvenir, ses compétences sont réparties en trois catégories :
- Il s’agit de mettre en place un suivi adapté à la personne, après une évaluation par le conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP), afin d’observer le respect des obligations imposées, de travailler sur les raisons du comportement délictueux et de donner du sens aux peines d’emprisonnement, ainsi que d’aider si nécessaire à la préservation ou à la restauration de l’autonomie des personnes.
- Assister le tribunal dans ses jugements afin d’adapter la peine : Les CPIP, ou Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation, effectuent des recherches sur la situation globale de la personne. Ils préparent de nombreux rapports pour le JAP dans le but de proposer des modalités d’exécution des personnes condamnées par la justice (PPSMJ) ou des aménagements de peine en fonction de leur situation pénale et sociale.
- Le conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) doit aider les personnes placées sous main de justice à obtenir des droits de droit commun (obtention d’une carte d’identité, soins de santé, etc.) ainsi que les orienter vers des partenaires associatifs ou institutionnels pour les aider à se réinsérer dans la société.
Comment ça se passe
Le travail du détenu se passe essentiellement dans la prison. Il ne dispose pas de possibilité de travailler à l’extérieur sauf s’il s’agit d’un détenu en semi-liberté. Il n’est donc pas soumis au même régime que les autres travailleurs. Le prisonnier qui travaille en milieu carcéral ne bénéficie ni du droit du travail ni du SMIC. Cela dit, une somme a été désignée comme base de salaire minimum. Elle est de 1,52€/heure. Pour éviter les risques d’exploitation, le temps de travail du détenu ne peut excéder celui des personnes qui travaillent dans le même secteur en dehors de la prison. Pour ce qui est de la rémunération, le détenu reçoit une partie de ses revenus sur un compte tandis que l’autre est conservée en guise de pécule de libération.