Les enjeux du bilan carbone pour le secteur du transport maritime

Le transport maritime est un acteur clé de l’économie mondiale, mais il est également une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre. Face aux enjeux environnementaux et aux exigences croissantes en matière de réduction des émissions, ce secteur doit s’adapter et innover pour réduire son bilan carbone. Découvrez les défis et les solutions envisagées pour répondre à cette problématique cruciale.

Le poids du transport maritime dans les émissions mondiales

Le transport maritime est un maillon essentiel de la chaîne logistique internationale. Il représente environ 80% du commerce mondial en volume et près de 70% en valeur. Toutefois, cette prépondérance se traduit par une conséquence environnementale : le secteur génère près de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit autant que l’ensemble des avions.

La majorité des navires utilisent encore aujourd’hui des moteurs diesel fonctionnant au fioul lourd, un carburant particulièrement polluant qui émet non seulement du dioxyde de carbone (CO2), mais aussi du dioxyde de soufre (SO2) et des particules fines. Ces polluants ont des impacts néfastes sur la santé humaine et contribuent au réchauffement climatique.

Les régulations internationales face au défi environnemental

Face à ces enjeux, les autorités internationales ont commencé à mettre en place des régulations visant à réduire les émissions du secteur. L’Organisation maritime internationale (OMI), agence spécialisée des Nations Unies responsable de la sécurité et de la protection de l’environnement en mer, a ainsi adopté en 2018 une stratégie ambitieuse pour réduire les émissions du transport maritime.

La stratégie de l’OMI prévoit notamment une réduction d’au moins 50% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport au niveau de 2008, ainsi qu’une diminution de l’intensité carbone des navires de 40% d’ici 2030 et de 70% d’ici 2050. Pour atteindre ces objectifs, le secteur doit investir dans des technologies plus propres et repenser ses modes de fonctionnement.

Les solutions pour un transport maritime décarboné

Plusieurs pistes sont actuellement explorées pour réduire le bilan carbone du transport maritime. Parmi elles, on peut citer :

  • L’amélioration de l’efficacité énergétique des navires : cela passe notamment par l’optimisation des coques et des hélices, la récupération d’énergie ou encore l’utilisation d’appareils permettant de réduire la résistance à l’eau.
  • Le recours à des carburants alternatifs : le gaz naturel liquéfié (GNL) est actuellement le carburant alternatif le plus utilisé dans le secteur, mais d’autres solutions émergent, comme l’hydrogène, les biocarburants ou encore l’ammoniac.
  • Le développement de systèmes de propulsion hybrides et électriques : des navires équipés de batteries ou de piles à combustible pourraient ainsi combiner plusieurs sources d’énergie et réduire leur consommation de carburants fossiles.
  • L’exploitation des énergies renouvelables, comme l’éolien ou le solaire : des voiles rigides, des rotors Flettner ou encore des panneaux solaires pourraient être intégrés aux navires pour compléter leur système de propulsion.

Toutefois, il est important de souligner que ces solutions ne sont pas mutuellement exclusives et que la combinaison de plusieurs d’entre elles sera probablement nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par l’OMI. Par ailleurs, l’innovation doit également concerner les infrastructures portuaires et les services maritimes, qui ont un rôle à jouer dans la décarbonation du secteur.

Les défis à relever pour un transport maritime plus vert

Pour réussir cette transition vers un transport maritime décarboné, plusieurs défis doivent être relevés :

  • Le financement des investissements nécessaires : l’adoption des technologies propres représente un coût supplémentaire pour les armateurs et les opérateurs portuaires. Des mécanismes d’incitation financière pourraient être mis en place pour faciliter cette transition.
  • Le développement d’une chaîne d’approvisionnement en carburants alternatifs : la production et la distribution de l’hydrogène, des biocarburants ou de l’ammoniac doivent être développées pour répondre à la demande croissante du secteur.
  • L’harmonisation des régulations internationales : pour être efficaces, les mesures visant à réduire les émissions du transport maritime doivent être adoptées à une échelle globale et impliquer l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique.

En conclusion, le transport maritime est confronté à un défi majeur pour réduire son bilan carbone et contribuer à lutter contre le réchauffement climatique. Les solutions existent et sont en cours de développement, mais leur déploiement nécessite une action concertée des acteurs du secteur et des autorités internationales. Il est crucial de relever ce défi pour garantir un avenir durable au secteur et préserver notre environnement.